“Intense et ludique, terre-à-terre et international, Kaze communique dans un langage musical de contrastes et de continuité” – Virginia Schaefer, JazzTimes
“Si vous pensez pouvoir imaginer à quoi ressembleront piano, batterie et deux trompettes, détrompez-vous.” – Derk Richardson, KPFA Radio
Sur Sand Storm, Kaze – le quartet avec les japonais Satoko Fujii (piano) et Natsuki Tamura (trompette), ainsi que les français Christian Pruvost (trompette) et Peter Orins (batterie) – accueille la pionnière du laptop Ikue Mori en tant qu’invitée spéciale. Ce n’est pas une tâche facile pour une formation qui joue ensemble depuis 10 ans d’ajouter un instrumentiste sans bouleverser l’équilibre du groupe, mais la fusion s’avère être naturelle. Les vibrantes improvisations collectives de Sand Storm et ses brillants solos font de cette réunion un moment fort dans la vie du groupe. “Je savais que Kaze sonnerait bien avec Ikue”, dit Fujii, “mais je dois dire que cela s’est avéré encore mieux que ce que j’avais imaginé. Elle a apporté des sons frais et nouveaux au groupe et une sensibilité très forte”.
Pour Fujii, Mori était un choix naturel. “Alors que Kaze était en tournée en Europe au printemps 2019, Peter a reçu une offre pour que nous jouions au festival Sons d’Hiver à Paris en janvier 2020”, se souvient-elle. “Ils nous ont proposé d’inviter un musicien. Quand j’ai entendu cela, j’ai pensé qu’Ikue s’intégrerait très bien dans le groupe. Je le sentais bien. C’est difficile à expliquer, mais je savais que ça marcherait. Je l’ai dit à Peter et il a adoré l’idée”.
Une tournée d’une semaine en Autriche, en France et en Russie a été mise en place pour le début de l’année 2020 et l’intuition de Fuji s’est avérée juste. “Nous n’avons eu qu’une courte répétition juste avant notre premier concert à Vienne, mais nous avons tout de suite su que la musique serait géniale”, dit-elle. “Nous étions tous si à l’aise. Nous n’avions pas prévu d’enregistrer ensemble, mais c’était évident après la tournée”.
Sand Storm est le résultat de cet enthousiasme collectif généré par la tournée. Dès le premier tourbillon de sons granuleux de “Rivodoza” de Pruvost (un mot malgache pour “ouragan”) qui frappe l’auditeur avec une intensité coordonnée, il est clair qu’il s’agit d’un quintet profondément accordé. Les petits détails subtils, les timbres qui changent rapidement et la facilité avec laquelle tout le monde interagit indiquent un groupe dont chaque membre se consacre de manière désintéressée à la création d’improvisations vivantes et organiques. Des passages similaires d’une abstraction sonore très musicale illuminent aussi “Kappa” et “Noir Soir”. Trois courtes improvisations collectives mettent également en évidence leur lien intuitif fort en tant que groupe. Leur maîtrise de techniques étendues sur leurs instruments respectifs fait qu’il est souvent difficile de dire si un son est acoustique ou électronique.
Chaque membre de Kaze apporte ses compositions qui fournissent un cadre pour les solos individuels ainsi que pour l’interaction collective. Sur “Kappa”, on assiste à un tour de force de Tamura, qui va librement du lyrisme à la douceur, en passant par les gémissements, les notes percussives et les sons humoristiques. Pruvost suit avec son propre mélange unique de sons purs et de notes. Le piano sombre et urgent de Fujii met en valeur “Noir Soir”. Mori, dont la présence est fortement ressentie tout au long de l’album, se produit en soliste avec éloquence sur “Noir Poplar” d’Orins.
“J’aime jouer avec Kaze et Ikue parce qu’ils pensent d’abord à la musique, pas à eux-mêmes”, dit Fujii.
En avril 2019, Toc effectue son premier road-trip nord-américain, et entre la neige canadienne et l’humidité de Baltimore nait l’envie pour les 3 musiciens de revenir à l’exercice de la musique enregistrée en studio. Ils ne s’y étaient pas frottés depuis l’enregistrement de You Can Dance (If You Want) (2012), privilégiant depuis l’instantané et la composition en direct : la musique du groupe se façonne avec le public.
Ils s’enferment donc, avant tout le monde, en septembre 2019 pour quelques jours dans la campagne aveyronnaise, où les idées sont jetées, construites et déconstruites, toujours improvisées mais triturées, arrangées, amplifiées. Toujours avides d’amalgamer les sons et les styles, le trio détricote ses influences et autres mauvaises habitudes en s’autorisant toutes les expérimentations. Pulsion, souffle, trouble des perspectives, la musique psychotrope de Toc chevauche les genres qu’on tente vainement de lui attacher : kraut, post-rock, jazz-core, drone… Si l’énergie et l’électricité sont toujours bien présentes, apparaissent aussi des rêveries suspensives, ambiances magnétiques où se mélangent l’électronique et l’acoustique.
Un disque de variété donc, dans son sens premier, où l’on entrevoit d’autres possibles pour ces musiciens toujours explorateurs et enthousiastes.
Toc invite Dave Rempis à se joindre au trio en février 2018 lors du concert de sortie du disque « Will Never Play These Songs Again » à la malterie à Lille. La rencontre est instantanée, l’entente immédiate. Pouvait il en être autrement ?
Le saxophoniste est aujourd’hui une figure du free-jazz de Chicago, après avoir poursuivi une formation d’ethnomusicologie au Ghana, dont se ressent son Percussion Quartet où ses orageux saxophones soufflent sur la braise de rythmes intenables. Mais c’est au sein du Vandermark 5 qu’il s’est fait connaître, avant de se lancer dans ses propres projets comme The Engines, Ballister ou les différents groupes que l’on retrouve sur son label Aerophonic.
Le trio Toc quant à lui aime à ne pas se définir… Avec pour seule balise l’improvisation depuis la création du trio en 2008, les trois musiciens multiplient les formes et les rencontres, aiment se perdre dans les esthétiques et les styles, perturbent les repères. Comme leur nom semble l’indiquer, les membres de Toc sont plutôt obsessionnels voire compulsifs. Leurs comportements frénétiques, ritualisés mais non contagieux accompagnent l’auditeur dans un espace-temps en effervescence avant de le ramener à la terre ferme dans un état plus ou moins trouble.
Outre leur goût de l’improvisation sans barrière ni oeillère, Toc et Dave Rempis partagent une énergie et une puissance communicative, jouent la densité et la transe organique et jubilatoire.
Le disque « Closed For Safety Reasons » a été réalisé dans le cadre d’une tournée en novembre 2019 qui les a emmenés d’Amsterdam à la Drôme, en passant par la malterie où ils ont profité d’une journée pour enregistrer et faire un concert, invitant la saxophoniste du collectif Muzzix Sakina Abdou à se joindre à eux sur un titre que l’on retrouve sur le CD.
Billet mis en ligne le 29 September 2020
Découvrez sur Bandcamp 3311, le nouvel album solo de Martin Hackett, réalisé grâce à l’aide de la galerie d’art londonienne Hundred Years Gallery.
Billet mis en ligne le 2 June 2020
« Summer’s Hopes », une peinture de Patricia Jeanne Delmotte, a été la source d’inspiration des 12 improvisations qui forment Summer’s Hopes, le nouvel album de Stefan Orins en solo.
Pour peindre cette œuvre au cours de l’été 2018 au cœur de son jardin, Patricia Jeanne Delmotte a été inspirée par la nature, ses couleurs, ses lumières et les émotions qu’elle procure.
Il ne s’agissait pas pour elle de reproduire un paysage ou de représenter des fleurs, des plantes et des arbres, mais plutôt d’essayer de traduire, par l’abstraction, l’impression laissée par la nature. En mars 2019, l’ingénieur du son Benoit Ganoote a proposé à Stefan Orins d’enregistrer des improvisations en piano solo. Face à la peinture, il a improvisé en essayant de traduire en musique ce que cette magnifique toile produisait en lui…
Patricia Jeanne Delmotte et Stefan Orins forment un duo artistique atypique depuis 2008, tandis que l’un peint et l’autre joue du piano. Leur complicité et leur obstination à avancer dans leur art respectif et dans leur projet commun les poussent constamment à aiguiser leur écoute et leur vision. Ils cultivent un terrain fertile pour l’improvisation dans leur duo appelé « Bonheur Temporaire » (d’après le titre du second album du Stefan Orins Trio). Ils n’hésitent pas à se lancer dans des expérimentations diverses comme des résidences, vernissages ou concerts visuels pour établir un contact vivant avec le public.
Retrouvez l’album Summer’s Hopes de Stefan Orins sur Circum Disc.
Stefan Orins © Pidz
Album Summer’s Hopes © Patricia Jeanne Delmotte
Billet mis en ligne le 2 June 2020
Le trio issu du collectif Muzzix Abdou/Dang/Orins a sorti son premier album chez CIRCUM-DISC !
Des nappes profondes sourd un son limpide. Dans un geste collectif improvisé, les timbres se mélangent pour subtilement mettre en relief différents plans et matières qui affleurent selon des modes de jeu minimalistes.
Cet album enregistré le 8 juillet 2018 à la malterie est actuellement disponible en CD ainsi qu’en téléchargement sur circum-disc.com et Tour de Bras
Avec : Sakina Abdou (saxophone), Barbara Dang (piano), Peter Orins (batterie)
Billet mis en ligne le 17 February 2020
Le groupe Humming Dogs sort son premier album pour notre plus grand plaisir ! Né à l’initiative de David Bausseron du collectif Muzzix et de comédiens de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche - troupe d’acteurs et de comédiens professionnels, personnes en situation de handicap mental - Humming Dogs propose un avant-rock joyeux.
Les huits membres du groupe - David Bausseron, Mathieu Breuvart, Florence Decourcelle, Thierry Dupont, Chantal Esso, Léa Le Bars, Florian Spiry et Valérie Waroquier - ont co-écrit et composé chacune des chansons regroupées ici sous la forme d’un vinyle, dans lesquelles ils (é)changent constamment leurs instruments et chantent tous ensemble. Guitares, basse, percussions, claviers et Ipad sont mixés avec des jouets, des pommes de pin amplifiées, des couvercles et autres objets couplés à un arsenal d’effets.
Le titre Ha Ha Ha ouvre l’album avec un groupe dispersé et des artistes grognant les uns sur les autres, pour ensuite éclater en un rire contagieux, une profusion de paroles et une folle mélodie à la basse.
La chanson Karnaval est quant à elle rythmée par les claviers et un gribouillis à la guitare, sur lesquels le groupe s’ajoute en sifflant et criant, tel un jour de carnaval à Dunkerque.
Ça Me Gratte hante et entête quant à elle jusqu’à se rompre avec la rupture avec un synthétiseur s’élevant et une trompette grinçante. Crachant, démangeant, vous amenant à la limite de l’épuisement, la performance vocale de Chantal Esso ne ressemble à rien de ce que vous aurez pu entendre jusqu’ici !
Les Borigènes a le même charme simple et autodidacte que le groupe The Shaggs dans Philosophy of the World tout en étant interprété dans un joyeux esprit de fête de village, et a été magnifiquement enregistré et édité dans la tradition des GRM.
Avec ses airs de musique expérimentale démocratisée et de low ego rock’n’roll, Les Borigènes est un album terriblement joyeux, remarquable et sauvage. La pochette du vinyle a été réalisée par Love Studios et Taylor Silk.
" Sauvage, festif, aussi facile à immobiliser qu’une anguille badigeonnée de crème Nivea. Je le considère jusqu’ici comme l’une de mes sorties favorites de l’année 2019, et comme un album que j’imagine être des plus recherchés dans les années à venir. Il n’existe encore rien de tel." Low Company
Retrouvez l’album sur le site de Bison Records
Billet mis en ligne le 24 September 2019
Muzzix is a collective composed of 30 musicians and based in Lille (northern France). It supports each year many artistic projects going from contemporary jazz to experimental and improvised musics, performed in many various ways, from solo to full orchestra, from concerts to installations or performances.
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