Originellement basé à Paris, Sonic Protest, le festival des musiques obliques, s’exporte depuis 2011 de Nantes à Metz, en passant par Creil, Bruxelles ou Tours. A l’occasion de sa dixième édition, le festival arrive pour la première fois à Lille avec deux soirées exceptionnelles. Premier rendez-vous à la malterie ce 11 avril, le second à l’Aéronef le 12 avril pour accueillir la légende de la noise-music japonaise Merzbow et MurMur Metal, le projet de David Bausseron.
Atmosphérique
A la frontière entre concert et installation, les performances d’Atmosphérique proposent une manière unique d’occuper l’espace visuel et sonore. Initié par Xavier Charles, clarinettiste et improvisateur tout terrain (de Frédéric Le Junter à The Ex en passant par Axel Dörner, Marc Pichelin ou Martin Tétreault, ses collaborations sont à l’image de son parcours : tournées vers l’ouverture), ce projet réunit trois artistes qui traquent la magie du son dans les interstices, loin des clôtures, et affirme une volonté de ne pas se laisser enfermer par les formats.
Sorcier des éléments fondamentaux (eau, feu) et magicien des énergies premières (gaz, électricité), Tetsuya Umeda joue du hasard et tire des sons d’expériences proches de celles du laboratoire du petit chimiste. On s’étonne que ce jeune homme ait encore ses dix doigts pour nous guider dans un univers où chimie, physique et acoustique pure se conjuguent pour nous fasciner et nous amuser. Lee Patterson, quand à lui, préfère enregistrer des barrières en métal, des disques avec John Butcher et fabriquer des objets amplifiés.
Du quotidien et de l’environnement, ils tirent des sons et des dispositifs sensibles, ludiques et poétiques. Des objets mécaniques enfantins rencontrent des objets familiers, des ballons gonflés d’électricité jouent avec nos sens. Nourries de field recordings, de dispositifs ingénieux et d’instruments plus classiques joués de manière tout aussi inventive, les performances du trio dépassent le simple concert pour proposer une intense et éphémère parenthèse de contemplation du monde et de sa poésie.
Christophe Cardoen : instruments fabriqués
Xavier Charles : clarinettes, hauts-parleurs
Lee Patterson : prise de son, installation
La tournée d’Atmosphérique est organisée en complicité avec Vu d’un Oeuf.
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Jean-François Laporte
Artiste québécois, inventeur d’instruments, compositeur et performeur, Jean-François Laporte poursuit une démarche hybride intégrant arts visuels et exploration sonore. Fondateur et directeur artistique des Productions Totem Contemporain, il est aujourd’hui reconnu sur la scène internationale pour l’originalité de sa démarche. _ Portant une attention toute particulière aux vibrations qui créent le son, Jean-François Laporte axe l’ensemble de son travail sur le résultat d’expérimentations concrètes de la matière sonore et invente des instruments sans équivalent.
Orgue de sirènes, canette sifflante, surfaces de latex tendu mises en vibration via air comprimé telles des oscillateurs acoustiques, souffleries et servo-moteurs sont les éléments de base de son vocabulaire sonore.
Depuis ses débuts en musique en 1993, Jean-François Laporte a écrit une soixantaine d’œuvres qui ont été créées et interprétées tant à Montréal qu’ailleurs au Canada, en Europe, en Asie et aux États-Unis.
Programme :
Rust (2012, JF Laporte et Benjamin Thigmen)
oeuvre de 20 minutes pour Tu-Yo et traitements en temps réel.
Rituel (1999, Jean-François Laporte)
oeuvre de 7-8 minutes pour FlyingCan solo
Scratch & Feeds (2013, Jean-François Laporte)
oeuvre de 15 minutes pour Feedback Analogique et traitement numérique.
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Christian Pruvost solo
Depuis plusieurs années, Christian Pruvost multiplie les collaborations que ce soit dans le domaine du jazz ou de la musique improvisée, notamment au sein des collectifs Muzzix et Zoone Libre.
En solo ("Ipteravox" paru en 2010 sur Hélix/Circum-Disc), il explore le spectre de la trompette, du souffle le plus doux jusqu’aux éclats les plus vifs. Dans un jeu tout acoustique, il développe son discours très sereinement, appuyé par quelques objets qui lui confèrent une richesse de timbres supplémentaire et projette l’auditeur dans un univers riche en timbres et fréquences véritablement inouïs.
Christian Pruvost : trompette
Photo © Philippe Lenglet