David Bausseron, Claude Colpaert, Vincent Debaets, Lune Grazilly, Patrick Guionnet,
Jacques Leclercq, Thierry Madiot, Yanik Miossec, Aline Paligot, Michael Potier, Christian
Pruvost et Li-Ping Ting // Compositions : Thierry Madiot
A force de démonter son trombone, d’y souffler à l’envers d’y brancher des tuyaux en caoutchouc ou des ballons de baudruche, Thierry Madiot a fini par inventer un nouvel instrument : Ziph.
En apparence fort simple, le Ziph n’est constitué que de 3 éléments, un ballon de baudruche reliant un rouleau de revêtement de sol à un anneau. Le rouleau de matière plastique, vrillé forme une trompe qui assure l’amplification et la multiplication des harmoniques. L’anneau maintient ouvert le ballon de façon à offrir à l’instrument un orifice de type embouchure de cuivre. Mais le plus étonnant est le ballon dont le fonctionnement de base, par ses 2 parois en vibration, est analogue à une double anche (famille des hautbois).
À partir de là, tout se complique du fait que le ballon soit long et élastique. Ainsi cette double anche molle peut être étirée, malaxée, triturée, démultipliant les modes de jeu. On l’aura compris, cet instrument est un hybride inclassable qui a à voir avec les trompes, les cuivres, les hautbois et pas seulement.
Instrument contemporain, il n’est pas focalisé sur la hauteur du son et de ce fait il fait parfois penser plus à un instrument électronique qu’a un rejeton de la famille des vents. Ensuite le son étant généré par un genre d’anche, l’instrument génère des harmoniques qui sont à leurs tours favorisés par la trompe, il en résulte un signal granulaire pour ne pas dire parfois distordu.
Ziph est donc un instrument acoustique qui se fait parfois passer pour un instrument électronique. Les instruments varient en taille allant de 2 à 20 m et pour l’enregistrement de "Musique pour Trompes et Ballons" (Prele Records, 2011, prl006), il est joué en orchestre de 2 à 13 personnes.