Il s’agit d’un processus de création qui permet de composer une œuvre à partir des caractéristiques acoustiques d’un lieu et des spécificités liées à sa nature, ses fonctions, son activité, son histoire, ses archives, etc. L’œuvre s’inspire de l’entièreté du lieu dans lequel elle se crée, et cherche au moment de sa création à mettre la totalité du lieu en valeur en invitant à la déambulation à travers les différents espaces. La spécificité de ce concept de création est d’être transposable dans plusieurs lieux comportant des fonds, des collections ou des réserves, mais aussi des architectures et des espaces singuliers (musées, fondations, archives, lieux patrimoniaux, espaces naturels...).
Un procédé d’écriture double
Le travail débute par une phase de recherche, d’étude et de collecte au sein des collections et/ou archives du lieu choisi. Si cette recherche vise au départ à sélectionner des éléments desquels pourrait se dégager un fil rouge, la forme et la richesse de ces derniers peuvent donner une toute autre direction à cette collecte.
Le compositeur ou la compositrice étudie ensuite le lieu, ouvert ou fermé, afin d’en déterminer les singularités acoustiques. Cette observation sonore peut passer par le calcul des ondes stationnaires, mais aussi par l’expérimentation et l’écoute des effets que les espaces architecturaux provoquent sur les sons (réverbération, atténuation...).
Une composition participative
Nous proposons de donner un aspect participatif au processus créatif en y intégrant un chœur de parole constitué de volontaires du territoire (habitants et habitantes de la région, étudiants et étudiantes, élèves de conservatoire...).
C’est véritablement au moment de la rencontre et lors des différentes étapes de travail avec les musiciens, musiciennes et/ou le chœur amateur que la pièce peut prendre sa forme finale. Les répétitions permettent aux interprètes ainsi qu’au compositeur ou à la compositrice de tester des sonorités d’ensemble, des paroles ou des chants indépendants tout en tenant compte de leur mise en espace et de leur manière de résonner dans les différents espaces du lieu. Ces expérimentations permettent de déterminer collectivement une forme musicale qui combine toutes ces données en une formule sonore finale à la croisée de la radio, du documentaire et de l’installation.
Déclinaisons de ce projet
– Désarchiver/Travail de Jean-Luc Guionnet aux Archives nationales du monde du travail à Roubaix.
– Désarchiver / Lieu, Arts & Action de Jean-Luc Guionnet au LAAC de Dunkerque