Alors qu’il poursuit l’étude de la guitare classique, en 1990, Ivann Cruz commence à explorer les possibilités de la guitare électrique et des pédales de traitement du son en improvisant.
Après quelques échappées du côté du jazz, du rock et autres musiques dites "actuelles" il revient en 1997 à une approche plus expérimentale de l’instrument en suivant les ateliers d’improvisation dirigés par Fred Van Hove. Il participe alors à plusieurs projets orientés vers l’improvisation libre avec des musiciens du CRIME (Transzoïd, Dialecte, Electric Cue...). Il cherche à inventer des gestes instrumentaux en détournant (comme d’autres avant lui) des objets du quotidien sur les micros et les cordes. Il va alors développer une technique de jeu où les pieds manipulant des pédales d’effets deviennent indissociables des mains et lui permettent d’agir sur la matière sonore.
Dès 2001, il aborde un travail de composition pour la guitare électrique sous forme de pièces mixtes ("Atl Tlachinolli " (2001) pour guitare électrique et électronique en quadriphonie, "La mémoire suspendue " (2005) pour guitare électrique, 3 amplificateurs, électronique et tourne disque...) ou purement instrumentales ("5 miniatures" (2004), "Hommage à l’ombre de J-H" (2008)...). Dans ce travail de composition, il cherche toujours à mixer éléments écrits et parties improvisées.
Depuis 2006, il joue en solo en choisissant l’improvisation comme point de départ à ses performances. Il improvise une musique où se rencontrent des langages hétérogènes, populaires ou savants, comme le jazz, le rock, les musiques électroniques ou la pop music. Il cherche à développer des jeux de perspectives entre des gestes instrumentaux plus ou moins contrôlés tout en gardant la maîtrise d’une construction formelle avec un goût assumé pour la rupture.
Ivann Cruz : guitare