Une soirée qui crée la rencontre entre deux improvisateurs.
La projection du film "Vermilion Souls" de Masaki Iwana (2008), sera précédée par une performance butô/batterie par Masaki Iwana et Peter Orins. La soirée se terminera par un échange à l’issue de la projection.
Vermilion Souls
un film de Masaki Iwana / 2008 / 104min / France et Japon
avec Mohamed Aroussi (France), Valentina Miraglia (Italy), Taku Furusawa, Ryoichi Negishi, Yuri Nagaoka, Moeno Wakamatsu, and Yuta Takihara (Japon)
Vermilion Souls se déroule à Tokyo, 7 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Cette histoire surréaliste s’axe sur les rêves et réalités d’un jeune garçon qui, en voulant récupérer des prospectus dispersés par un avion, s’égare un jour dans une étrange résidence. A l’intérieur vivent confinés quatre adultes souffrant d’une maladie incurable, la porphyrie - dont l’auteur évite volontairement la mention spécifique - ce qui leur interdit toute exposition au soleil.
Ces quatre personnes sont : Hizume, né avec des sabots à la place de mains, qui était auparavant calligraphe de foire et écrivait en tenant une brosse dans la bouche ; Nean, une ancienne prostituée toujours en souffrance depuis une double tentative de suicide avec son amant ; Maria, qui ne peut ni entendre, ni parler ni marcher, et dont personne ne connaît l’âge ; et Kakera, qui vient tout juste de s’étouffer lorsque le jeune garçon pénètre dans la maison. Les quatre, ou plutôt trois habitants, sont anxieux à l’idée de mourir, et ils attendent le jour où le gouvernement décidera de les « asphyxier ». Ils sont gardés par Hinomaru, un ancien pilote kamikaze qui n’est pas parvenu à se donner la mort durant la guerre et qui, comme ses « prisonniers », est impatient de voir se finir sa vie, pour sortir de la culpabilité d’avoir survécu à ses coéquipiers pilotes et de la douleur que lui cause leur mort.
Vermilion Souls est un film qui traite de « la capacité de la vie à affronter la mort », concept sous-jacent du Butô depuis ses débuts il y a cinquante ans. Au travers de ce drame, Iwana souhaite montrer que la vie n’est réellement vécue que lorsque l’on prend conscience de la mort. Plus spécifiquement, l’histoire révèle des aspects réels de la vie : les prières optimistes et les malédictions, les formes et l’esprit, les objets inanimés et les êtres humains… au travers d’images d’eau et d’autres substances.
Le casting de ce film compte des danseurs de Butô de renom, japonais et européens, aux styles distinctifs qui ajoutent un nouvel élément dramatique ; au delà du jeu d’acteur, par leur présence physique en tant que danseurs.
Masaki Iwana - danse Butô
Figure emblématique du butô, il a fondé sa propre danse “le Butô blanc”. Sa danse est dépouillée de tout vocabulaire formel et gestuel pour aborder une expression plus radicale.
Masaki Iwana est aujourd’hui l’un des danseurs butô les plus appréciés du Japon. Après son diplôme en économie de l’université Kéio, il se dirige vers le théâtre. En 1974, il commence son histoire de la danse en marge de la généalogie du butô. De 1979 à 1984, il présente plus de 150 performances solo expérimentales où, debout, complètement nu et parfaitement immobile, il éprouve la transformation de l’état de son corps dans ses mouvements les plus infimes en réponse à son environnement immédiat. Il crée Namanari (Demi-Démon) en 1985 (où pour la première fois, il porte un costume) qui gagne les suffrages des critiques à Paris. Cette pièce connaît une large diffusion en Europe, aux USA et au Japon. Depuis lors, sa danse a acquis un style androgyne où, à travers le port du vêtement, il explore la dualité masculin-féminin. Depuis 1995, il s’est établi en France. Il y anime des longs stages internationaux, et participe à de très nombreux festivals.
Peter Orins - batterie
Après avoir mêlé batterie et électronique dans diverses formations jazz, rock ou improvisées, Peter Orins développe l’expérience solitaire, accompagné d’un programme qui recycle la batterie arythmique et bruitiste, et traite l’instrument de manière quasi autonome. Le batteur et l’ordinateur s’accompagnent mutuellement. Un solo qui n’en est pas un, donc.