Pour la sortie de l’album de Ziph "Musique pour trompes et ballons" (avec David Bausseron, Claude Colpaert, Vincent Debaets, Lune Grazilly, Patrick Guionnet, Jacques Leclercq, Thierry Madiot, Yanik Miossec, Aline Paligot, Michael Potier, Christian Pruvost et Li-Ping Ting), enregistrement capté en direct deux pistes et masterisé par Éric Cordier pour le label Prele Records.
A force de démonter son trombone, d’y souffler à l’envers d’y brancher des tuyaux en caoutchouc ou des ballons de baudruche, Thierry Madiot a fini par inventer un nouvel instrument : Ziph.
Avec le Ziph, il n’y a pas de notion d’improvisation, ni de partition, juste une simple mise en espace (en cercle tourné vers l’extérieur ou l’intérieur, en ligne, dispersés, en déplacement, focalisés ou disséminés), une notion de durée, un parcours de quelques modes de jeu, et une écoute de l’espace sonore. Ils utilisent tous le même instrument et les mêmes indications. Ils ne s’entendent pas individuellement mais uniquement en soustraction. C’est à dire par l’absence de leur son dans le collectif.
À l’image des chants d’insectes, chaque souffleur est élément inaudible d’un tout, unique et multiple à la fois. Leur instrument n’en es déjà plus un. Simple tuyau télescopique en polystyrène-choc de 20 à 250 cm munis en général d’un ballon-sculpture en latex naturel, il est le moyen d’occuper l’espace acoustique de nombreuses manières. Leur son est le résultat acoustique d’une pensée influencée par les pratiques électroniques, les trompes primitives et le minimalisme.