Xuân Mai Dang

Xuân Mai Dang a essuyé les bancs des conservatoires en classes C.H.A.M. (musique/études) depuis sa plus tendre enfance en piano et flûte à bec baroque. Elle n’a conservé du conservatoire que la boite en fer dur dans laquelle elle se sentait à l’étroit pour la déformer, l’ouvrir, s’en échapper. Il ne reste aujourd’hui dans ses compositions et improvisations que la substantifique moelle de la matière première sonore. C’est un travail de recherche qui part de l’infiniment petit (microphonique) pour arriver à l’échelle de l’écoute globale (macrophonique).

L’omniprésence du théâtre musical lui vient de son travail avec le théâtre Kabuki qui englobe le chant (歌 ka), la danse (舞 bu) et l’habileté technique (伎 ki), puis avec le théâtre Nô. Le jeu avec l’acoustique et l’électroacoustique est souvent inspiré de son « Professeur Coustique » Alain Savouret, puis ses éructations vocales ne sont pas étrangères à sa rencontre avec Phil Minton, au sein du Phil Minton’s Feral Choir, Meredith Monk, puis de ses ateliers avec Danièle Ors-Hagen. « Chacune de mes improvisations s’inspirent du contexte dans lequel je suis amenée à jouer. Je m’approprie le mobilier, le volume et même les gens ; c’est toujours jubilatoire de faire sonner les lieux selon le moment et le public. » Ses inventions sont topiques et se bâtissent dans l’espace avec une rigueur architecturale et la sensibilité du clown triste.

Après avoir découpé des kilomètres de bandes magnétiques pour la radio puis composé quelques génériques, Xuân Mai travaille sur la composition électroacoustique (ART ZOYD : Hôtel Electrique, Voyage dans la Lune...), puis monte des installations sonores (Charlotte Lanselle, Alessio Oru...) ou descend dans les festivals des arts de la rue (Compagnie 23h50). Elle a fait aussi partie de l’ensemble vocal féminin Voyelles (CD : A Child Is Born, Eclectique) et actuellement du trio TZARA. Elle continue de creuser le silence et le mime pour passer un jour le mur du son !