Film de René Clair / France / 1923-25 / 36min / N&B / VO
Avec : Henri Rollan (Albert), Martinelli (le savant fou), Albert Préjean (l’aviateur), Madeleine Rodrigue (Hesta, la passagère), Myla Seller (la fille du savant)
Images surréalistes et poétiques d’un Paris endormi,
accompagnées en musique live
par Stefan Orins (piano) et Nicolas Mahieux ou Christophe Hache (contrebasse)
Musique originale composée par Stefan Orins
René Clair signe son premier film en 1923, Paris qui dort, qui frappe par son influence surréaliste.
L’HISTOIRE
Paris. Un soir, le soleil se couche, comme d’habitude. Le lendemain, Albert, le gardien de la Tour Eiffel, qui a passé la nuit sur la troisième plate-forme, se réveille à dix heures, étonné par le silence. Il s’aperçoit que rien ne bouge et descend en ville. La vie est arrêtée, les habitants demeurent figés dans leurs mouvements, et toutes les horloges restent bloquées sur 9 h 25… Les passagers d’un avion qui vient de se poser à l’aéroport semblent aussi échapper à la mystérieuse léthargie .
Nous assistons alors à des scènes incroyables où, dans les rues d’un Paris incroyablement calme, le groupe se livre à de gargantuesques ripailles, force les coffres de la banque de France et, du haut de la dame de fer, contemple tout un monde qui désormais leur appartient. Mais, comme le dit si bien un personnage « A quoi sert autant d’argent lorsque l’on s’ennuie? »
Un appel de détresse vient soudainement rompre la monotonie de leur retraite. Une voix féminine se fait entendre, qui leur donne rendez-vous dans une rue de la capitale. Il s’agit de la fille d’un célèbre personnage, le professeur « Ixe », qui vient de mettre au point une redoutable invention : le rayon lourd…
Au travers d’un intrigue qui relève du fantastique, la volonté de Clair est d’établir un cinéma poétique.
LA MUSIQUE
Nicolas Mahieux ou Christophe Hache et Stefan Orins proposent d’illustrer le Paris des années 20 par un jazz généreux. L’aspect poétique et surréaliste du film offre aux musiciens une palette variée, voguant entre la blue note et le up tempo ou encore la ballade mélancolique. Les descentes infernales de la Tour Eiffel sont rythmées de mesures impaires, et le professeur IXE se voit doté d’un thème arithmétique. Stefan Orins, fort de ses 13 années d’expériences de composition pour le cinéma muet, nous propose ici une musique qui se veut la plus fidèle aux premières images de René Clair. Accompagné par un virtuose de la contrebasse, Nicolas Mahieux (ou Christophe hache), ce duo est vivifiant et permet d’apprécier à sa juste valeur ce film si longtemps oublié.